« toutes les instances judiciaires ont conclu que la détention de l’accusé dans la situation actuelle est conforme au principe de proportionnalité. »

Dans un article paru le 21 mai dernier sur le site du Tages Anzeiger, le porte-parole du parquet de Genève nous affirme que, dans l’affaire Jérémy, « toutes les instances judiciaires ont conclu que la détention de l’accusé dans la situation actuelle est conforme au principe de proportionnalité. »

Je suppose que, ce faisant, il souhaitait faire passer l’idée que cela prouve bien que le principe de proportionnalité est respecté dans cette affaire.

Personnellement, à la lecture de cette déclaration, c’est une tout autre réalité que j’y repère. Toutes ces instances judiciaires se seraient donc retrouvées sur cette conclusion de la conformité au principe de proportionnalité. A mon sens, dans une affaire comme celle-ci, ce principe devrait être un minimum contesté… Et je dirais même qu’en toute logique, on devrait reconnaître qu’il n’a pas été respecté.

Si donc, autant de cours sont arrivées à la même conclusion, cela ne peut être que suspect. Mon sentiment est bien plutôt qu’elles se sont passé le mot, se sont concertées afin d’accorder leurs violons. Sans cela, comment comprendre qu’aucune d’entre elles n’ait pas eu le moindre petit doute.

Il y aurait donc unanimité pour dire que le risque de collusion est suffisamment élevé dans cette affaire vieille de quinze mois pour en conclure que trois mois de prison en détention préventive est une sanction proportionnée. Diantre, mais quel compas dans l’œil !

Cette unanimité cache bien plus vraisemblablement une collusion… mais une collusion entre les différentes cours qui, comme par hasard, se sont retrouvées pour reconnaître la proportionnalité dans une affaire où la disproportion entre le risque et la sanction est tellement évidente.

Par hasard ? Mon œil !

Zvonko, le 25 mai 2023